Les usages sexualisés de drogues (USD) consistent à consommer des substances psychoactives dans le but principal de permettre, favoriser, ou prolonger les rapports sexuels et le plaisir qui y est associé. Le chemsex est un type d’USD apparu il y a plus de 10 ans au sein de la communauté HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes), et s’étant répandu rapidement en France et au niveau international. Le chemsex, et d’une manière plus globale les USD, exposent à de nombreux problèmes sociaux et médicaux : atteinte de la santé mentale, conduites addictives, risques infectieux, exposition à de nombreux et nouveaux produits psychoactifs, pratiques d’injection, risques de violences sexuelles et rapports non-consentis.

Les acteurs en santé communautaire ont été, dès l’origine, les premiers concernés par l’arrivée des publics chemsexeurs. Au sein de la communauté HSH sont apparus rapidement des besoins divers exprimés par les usagers ou  rendus nécessaires par les constats de terrain : prévention sexuelle spécifique hors prévention comportementale, prévention des infections sexuellement transmissibles, repérage des vulnérabilités psychologiques et/ou sociales, repérage et prévention des conduites addictives, des intoxications par surdose, des dommages sur le réseau veineux, des infections bactériennes, interventions de réduction des risques avec apprentissage de pratiques moins risquées d’usage de substances, information sur les Nouveaux Produits de Synthèse et les risques liés à la polyconsommation.

Ces professionnels et acteurs communautaires pionniers se sont ainsi adaptés à ces nouveaux publics de consommateurs de produits et surtout et au contexte inédit et méconnu dans lequel les usages étaient pratiqués. Un champ nouveau, multidisciplinaire, s’est construit autour de la prévention et du soins complexe à des populations dont les pratiques créaient une intersectionnalité des facteurs de risque.

Aujourd’hui, alors que cette approche multidisciplinaire s’est consolidée, l’expérience acquise dans le chemsex permet d’appliquer certains schémas et certains référentiels au champ plus large des USD. Le DIU Usages Sexualisés de Drogues et Chemsex (DIUCHEM) est le premier DIU à offrir une vision globale de la problématique, en associant un enseignement qui touche les champs communautaire, infectiologique, sexologique, addictologique, et psychiatrique, pour familiariser les futurs acteurs et futures actrices du domaine à toute la complexité de la problématique.

- Savoir (théorique et méthodologique)

 Maitriser les définitions, les comportements, les besoins identifiés des usagers, être en capacité d’analyser les usages de substances et les pratiques sexuelles

Définir une stratégie de prise en charge tenant compte des tous les facteurs

Détecter les pratiques ou comportements à risques/dangereux pour la personne ou ses partenaires

Connaître les stratégies de prévention sexuelle et de réduction des risques

Diagnostiquer et évaluer les signes cliniques en lien avec la pratique et orienter de manière adapté les personnes en respectant leur autodétermination et leur adhésion

- Savoir-faire (intellectuel)

 Accueillir les usagers et être en capacité de comprendre leurs besoins en santé

Être en capacité d’adopter une attitude bienveillante, non jugeante et inclusive ainsi qu’un approche positive de la santé globale de la personne concernée

 - Savoir être (attitude et comportements relationnels)

 Réduire les blocages qui empêchent l’abord de la sexualité et de l’usage de substances par les soignants et médecins

Être à l’aise pour parler de sexe, de sexualités, de pratiques sexuelles et d’usages de drogues

Pouvoir apporter un soutien bref à un usager en difficulté/ répondre à une situation d’urgence en santé mentale et/ou en violences sexuelles

L’assiduité est obligatoire. Elle conditionne l’autorisation à passer les examens.

Modalités d’examen : Rédaction et restitution d'un mémoire + Soutenance