La pair-aidance professionnelle s’est installée progressivement dans différents pays, dans le contexte du développement du mouvement des usagers et de la mise en place de la démocratie sanitaire. Elle a fait l’objet de nombreuses expérimentations, ayant montré sa valeur ajoutée dans le champ de la santé, y compris dans le domaine de la santé mentale. Son efficacité est ainsi étayée par les résultats d’essais cliniques randomisés contrôlés (Johnson et al, Lancet, 2018).
La mise en évidence de l’utilité thérapeutique du savoir expérientiel a permis le développement de nouvelles modalités de soin venant compléter les dispositifs existants grâce à l’introduction dans les équipes de soins de nouveaux acteurs. Ces pairs aidants professionnels, par leur expérience d’un parcours de soins et de rétablissement et grâce à une formation leur permettant d’en tirer parti, mettent leurs compétences au service des personnes ayant des troubles psychiques. En complément des actions thérapeutiques usuelles, ils aident celles-ci à atteindre une meilleure qualité de vie et à tendre vers leur rétablissement. Ils favorisent leur participation et leur autonomie, en s’appuyant sur leur spécificité et sur leur singularité.
La pair-aidance professionnelle se définit par un périmètre d’intervention vaste allant de prévention à la gestion de la crise en milieu hospitalier, en passant par le développement de différentes actions d’auto-support et de réhabilitation psychosociale. Ces actions peuvent prendre leur place dans un contexte sanitaire, médicosocial ou social.
Dans le domaine de la santé mentale, les pairs-aidants professionnels favorisent l’engagement dans les soins des personnes ayant des troubles psychiques sévères (schizophrénie, bipolarité, personnalité borderline) ou des troubles du spectre de l’autisme, grâce à des actions motivationnels et psychoéducatives et par un partage d’expérience. Ils favorisent également l’accès à leurs droits. Enfin, ils ont également un impact institutionnel, en faveur de l’approche centrée rétablissement et de la modernisation des pratiques.Le DU « Pair-aidance en santé mentale » s’inscrit dans le cadre du décret du 27 juillet 2017 (Art. R. 3224-9.-I.), qui précise que le projet territorial de santé mental « …veille à promouvoir l'implication de ces personnes, de leurs proches et leurs familles dans l'élaboration et la mise en œuvre du projet de soins et d'accompagnement social ou médico-social, notamment en ce qui concerne l'éducation thérapeutique, le soutien aux aidants et les modalités d'entraide par les pairs… ». Le DU intègrera les modalités juridiques et les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé concernant la recherche du consentement de la personne accompagnée et le partage des informations la concernant.[1]
A ce jour il existe en France une seule offre de formation universitaire à la pair-aidance (licence professionnelle de médiateur de santé-pair, Université Paris 13), accessible aux personnes ayant un Bac +2. Il est donc nécessaire d’élargir l’offre de formation à la pair-aidance en santé mentale pour en généraliser la pratique.
[1] Décret n ° 994 du 20 juillet 2016 relatif aux conditions d’échange et de partage d’informations entre professionnels de santé et autres professionnels dans le champs social et médico-social et à l’accès à des informations de santé à caractère personnel.
Décret n ° 996 du 20 juillet 2016 relatif à la liste des structures de coopération, d’exercice partagé ou de coordination sanitaire ou médico-sociale dans lesquelles peuvent exercer les membres d’une équipe de soins.
Décret n0 1349 du 10 octobre 2016, relatif au consentement préalable au partage d’informations entre professionnels ne faisant pas partie de la même équipe de soins
« Accès aux informations concernant la santé d’une personne- modalités pratiques et accompagnement »- HAS- Décembre 2005
Durée de la formation : 1 année universitaire (128.5 heures au total)
Les personnes ayant obtenu le diplôme seront en mesure :
Pour ce faire, les connaissances et compétences suivantes auront été acquises :
Méthodes pédagogiques utilisées:
1 seul examen se déroulant chaque année au centre ressource de réhabilitation psychosociale et de remédiation cognitive (4 rue Jean Sarrazin 69008 Lyon).
L’assiduité est obligatoire. Elle conditionne l’autorisation à passer les examens.
Conditions d’obtention du diplôme : validation du stage + moyenne supérieure ou égale à 10/20
Validation du stage, remise d’un mémoire et examen oral. Une moyenne supérieure ou égale à 10/20 est requise, calculée à partir de la note /20 au mémoire et la note /20 à l’examen oral.
1 session par an. Possibilité de se réinscrire une seconde et dernière fois, lors d’une des années universitaires suivantes, pour repasser l’examen, après accord du responsable de la formation.
Après accord du responsable d'enseignement, possibilité de report pendant 2 ans du stage et de l'oral.
CANDIDATURES FERMEES POUR L'ANNEE 2024 / 2025
Après accord écrit du responsable, peuvent être admis à s'inscrire au D.U. toutes les personnes rétablies de troubles psychiques ayant acquis un baccalauréat ou participé à une formation associative (type « Université des patients »).
Effectif minimum total (en dessous duquel le diplôme n’ouvrira pas) : 15
Effectif maximum total : 35
L’accord écrit du responsable d’enseignement est à fournir obligatoirement au dossier d’inscription.